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24 avril 2017 1 24 /04 /avril /2017 20:36
Les reliefs de la croissance

Au terme des divers travaux menés par des historiens et des économistes comme Angus Maddison, nous considérons aujourd’hui que la croissance économique est un phénomène relativement récent au regard de l’histoire de l’humanité. En fait, pour l’ère qui précède le dix-neuvième siècle, nous avons tendance à croire que les pays étaient piégés dans une véritable « trappe malthusienne » et que leur niveau de vie stagnait à long terme ; ce n'est qu’avec la Révolution industrielle que les pays auraient commencé à connaître une croissance significative de leur niveau de vie à long terme, et encore, pour une poignée d’entre eux initialement.

C’est l’idée d’une telle stagnation prolongée que plusieurs études ont récemment remise en cause.

En observant les données relatives au PIB par tête de six pays européens au cours des sept derniers siècles, Roger Fouquet et Stephen Broadberry (2015) avaient certes confirmé que la croissance soutenue était un phénomène récent, mais ils avaient rejeté l’idée qu’il n’y avait pas eu de croissance des niveaux de vie à long terme avant la Révolution industrielle. En effet, les six pays qu’ils ont étudiés ont connu une croissance du niveau de vie avant le dix-neuvième siècle pendant de longues périodes, même si ces dernières ont souvent été suivies par de longues phases de déclin économique. Ces conclusions sont confirmées dans l’étude du pays pour lequel nous disposons des données les plus éloignées dans le temps : la Grande-Bretagne [Broadberry et alii, 2011].

Stephen Broadberry et John Joseph Wallis (2017) ont affiné ces résultats en étudiant des données annuelles qui remontent jusqu’au treizième siècle. Ils constatent que les taux de croissance lors des expansions et les taux de décroissance lors des contractions de l’activité étaient élevés et volatiles. Lorsque les taux de croissance étaient élevés lors des expansions, les taux de décroissance lors des contractions tendaient également à être élevés. Inversement, lorsque les taux de croissance étaient faibles lors des expansions, les taux de décroissance lors des contractions tendaient également à être faibles. Surtout, ils montrent que l’amélioration des performances économiques à long terme ne s’explique pas par une hausse du taux de croissance lors des expansions, mais par une baisse de la fréquence et le rythme des épisodes de contractions. En fait, la croissance globale s’est accélérée alors même que le taux de croissance a eu tendance à décliner lors des expansions : l’accélération globale de la croissance s’explique par une plus grande fréquence d’expansions et par une réduction du taux de décroissance lors des épisodes de contraction.

Ces constats ne devraient pas être si étonnants. Plusieurs études ont abouti à des constats similaires en analysant la dynamique de croissance parmi les pays développés et les pays en développement ces dernières décennies. Par exemple, William Easterly, Michael Kremer, Lant Pritchett et Larry Summers (1993) avaient montré, à partir de données postérieures à 1950, que les pays en développement se distinguaient des pays développés non pas par le fait qu’ils croissent plus lentement lors des expansions, mais par le fait que leurs expansions sont plus courtes et qu’ils connaissent plus fréquemment des années de contraction rapide de leur activité, des épisodes de « renversement de la croissance » (growth reversals). Lant Pritchett (2000) a utilisé des analogies avec la topographie pour distinguer les pays qui ont réussi leur transition vers un régime moderne de croissance économique et ceux qui n’y sont pas parvenus. Selon lui, la croissance économique moderne s’apparente à une « colline » qui ne cesse de grimper et les pays ne peuvent y parvenir qu’après avoir amorti les renversements de croissance, c’est-à-dire après avoir évité aussi bien les « montagnes » (une rapide croissance suivie par une forte contraction) que les « plaines » (des stagnations continues), les « plateaux » (une croissance rapide suivie par une stagnation) ou encore les « vallées » (des déclins réguliers).

La plupart des études qui se sont portées sur les siècles passés, notamment sur l’accélération de la croissance globale lors de la Révolution industrielle, se sont pourtant focalisées sur les facteurs susceptibles d’accélérer la croissance. Broadberry et Wallis se sont alors penchés sur les facteurs susceptibles d’influencer le rythme des contractions de l’activité, notamment le changement structurel, le progrès technique, la dynamique démographique et le changement dans la fréquence des guerres. Premièrement, l’agriculture, avec les sécheresses et autres intempéries, exposait régulièrement l’économie à des contractions, or la part de l’agriculture dans l’économie a eu tendance à décliner au cours du temps ; pour autant, Broadberry et Wallis estiment que ce changement structurel est plutôt une conséquence plutôt qu’une cause du développement économique. Deuxièmement, le progrès technique a pu contribuer à ce que les pays connaissent une légère croissance plutôt qu’une forte contraction lors des ralentissements de l’activité. Troisièmement, un ralentissement de la croissance de la population peut contribuer à freiner les contractions de l’activité, bien que dans plusieurs cas, le passage vers le régime moderne de croissance économique s’est accompagné d’une accélération de la croissance démographique. Quatrièmement, une réduction de la fréquence des guerres a pu amortir l’ampleur des contractions, bien que le passage vers le régime moderne de croissance ait souvent eu lieu durant des périodes d’intensification, plutôt que d’atténuation des conflits. Au final, Broadberry et Wallis estiment que le changement institutionnel, notamment avec l’adoption d’un système de règles impersonnelles, constitue le principal facteur derrière la réduction des phases de contraction. Il a notamment permis à l’économie de se diversifier, de connaître une accélération du progrès technique et une transition démographique, mais aussi de favoriser la paix.

 

Références

BROADBERRY, Stephen, Bruce M. S. CAMPBELL, Alexander KLEIN, Mark OVERTON & Bas VAN LEEUWEN (2011), « British economic growth, 1270-1870: An output-based approach », London School of Economics, document de travail.

BROADBERRY, Stephen, & John Joseph WALLIS (2017), « Growing, shrinking, and long run economic performance: Historical perspectives on economic development », NBER, working paper, n° 23343, avril.

EASTERLY, William, Michael KREMER, Lant PRITCHETT & Lawrence SUMMERS (1993), « Good policy or good luck: Country growth performance and temporary shocks », in Journal of Monetary Economics, vol. 32, n° 3.

FOUQUET, Roger, & Stephen BROADBERRY (2015), « Seven centuries of European economic growth and decline », in Journal of Economic Perspectives, vol. 29, n° 4, automne.

PRITCHETT, Lant (2000), « Understanding patterns of economic growth: Searching for hills among plateaus, mountains and plains », in World Bank Economic Review, n° 14.

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19 avril 2017 3 19 /04 /avril /2017 17:29
Surestime-t-on la croissance chinoise ?

Selon les statistiques officielles données par les autorités chinoises, la croissance économique a été, entre 1995 et 2011, substantiellement plus forte en Chine que dans n’importe quel autre pays au monde. Au cours de cette période, la croissance de la production chinoise se serait en effet élevée en moyenne à 9 % par an, tandis que la croissance de la consommation urbaine s’élevait quant à elle à 7 % [Nakamura et alii, 2016]. Les taux de croissance chinois ont été on seulement exceptionnellement élevés, mais ils ont aussi été remarquablement stables : rares sont les fois ont-ils ont été inférieurs à 5 %, même durant les périodes les plus moroses.

Beaucoup ont régulièrement fait part de leurs doutes quant à la fiabilité des statistiques officielles chinoises, notamment des estimations de la croissance économique. Les autorités chinoises ont en effet un réel intérêt politique à déclarer que la croissance économique est à la fois forte et stable, or l’institution en charge de la comptabilité nationale est très loin d’être indépendante du pouvoir. En 2007, Li Keqiang, qui est actuellement Premier ministre, mais qui était alors gouverneur d’une province, avait admis auprès d’un diplomate américain que les statistiques officielles étaient artificielles et qu’il préférait suivre une moyenne arithmétique simple de la production d’électricité, du fret ferroviaire et des prêts bancaires pour jauger de l’activité économique de sa province. Depuis la révélation de ces propos officieux, beaucoup d’analystes s’appuient sur ces trois indicateurs pour reconstituer « l’indice de Li Keqiang » et ainsi obtenir ce qu’ils estiment être une image plus fiable de la croissance économique.

Les chiffres officiels  de la croissance chinoise ont récemment suscité une vague de commentaires particulièrement suspicieux. Malgré un krach boursier en juin et une dévaluation surprise du renminbi, qui suggéraient une forte contraction de l’activité, les autorités chinoises n’ont en effet reporté qu’une très légère baisse de la croissance en 2015 par rapport à l’année précédente (6,8 %, contre 7,2 % pour 2014). Les estimations de la croissance chinoise basées sur l’indice Li Keqiang » indiquaient quant à elles une contraction de l’activité au cours de quatre années parmi les six qui viennent de s’écouler, en particulier au cours de l’année 2015. Beaucoup ont estimé qu’au cours de cette dernière, la véritable croissance chinoise était certainement inférieure à 5 %, voire à 3 %, ce qui suggérait que l’économie chinoise amorçait un « atterrissage dur » (hard landing). 

Tout le monde ne partage toutefois pas ce pessimisme. En effet, les autorités locales ont certes intérêt à donner des chiffres de production au plus proche des objectifs de la planification, mais cela peut aussi bien les inciter à donnés surestimer leur production lors des phases de morosité économique qu’à les sous-estimer lors des phases d’emballement. D’autre part, si certaines combinaisons d’indicateurs alternatifs peuvent effectivement donner une image précise de l’activité économique à un instant donné, il n’est pas impossible que la relation entre ces variables change au cours du temps à mesure que l’économie se transforme.

Emi Nakamura, Jón Steinsson et Miao Liu (2016) ont ajusté les chiffres de croissance officiels en s’appuyant sur les courbes d’Engel, c’est-à-dire sur le constat empirique selon lequel une part décroissante des dépenses totales est consacrée aux biens de première nécessité et une part croissante de ces mêmes dépenses est consacrée aux biens de luxe à mesure que le revenu augmente. Ils ont constaté que la croissance du PIB chinois entre 1995 et 2011 a été bien moins lisse que ne le suggèrent les statistiques officielles. En l’occurrence, à la fin des années 1990, l’inflation aurait été surestimée et la croissance sous-estimée de plusieurs points de pourcentage. Inversement, les statistiques officielles auraient fortement surestimé la croissance économique à partir de 2002 ; la croissance aurait même été négative en 2007 et en 2008. 

Hunter Clark, Maxim Pinkovskiy et Xavier Sala-i-Martin (2017a, 2017b) ont utilisé les données relatives aux vues satellites de l’éclairage nocturne pour comparer le pouvoir prédictif de divers indicateurs macroéconomiques, notamment du PIB, pour estimer le revenu et son taux de croissance. Ils confirment que les variables de Li Keqiang permettent de prévoir relativement bien la croissance de l’éclairage nocturne en Chine, donc la croissance du revenu, mais ils rejettent toutefois l’idée qu’il faille donner la même pondération à chaque variable : les prévisions données par la combinaison de ces variables sont plus justes si l’on donne une plus grande pondération pour les prêts bancaires et une moindre pondération pour le fret ferroviaire.

GRAPHIQUE  Croissance du PIB chinois selon les chiffres officiels et les prévisions de Clark et alii (en %)

Surestime-t-on la croissance chinoise ?

En outre, l’analyse de Clark et de ses coauteurs les amène à rejeter l’idée selon laquelle l’économie chinoise s’est fortement contractée à la fin de l’année 2015. Elle suggère même que le taux de croissance chinois a été plus élevé que ne l’indiquent les statistiques officielles (cf. graphique). Ce constat est d’autant plus surprenant que la majorité des autres indicateurs alternatifs utilisés pour déterminer la croissance chinoise suggèrent quant à eux un plus fort ralentissement de la croissance chinoise entre 2014 et 2016 que ne l’indiquent les chiffres officiels. L’analyse de Clark et ses coauteurs ne leur permet pas d’expliquer précisément pourquoi les chiffres officiels sous-estiment et non surestiment la croissance du PIB. L’une des explications qu’ils jugent cohérentes avec leurs résultats est celle selon laquelle la comptabilité nationale chinoise aurait tendance à sous-estimer le taux de croissance des services, alors même que ces derniers représentent une part croissante de la production chinoise. 

 

Références

CLARK, Hunter, Maxim PINKOVSKIY & Xavier SALA-I-MARTIN (2017a), « China's GDP growth may be understated », NBER, working paper, n° 23323, avril.

CLARK, Hunter, Maxim PINKOVSKIY & Xavier SALA-I-MARTIN (2017b), « Is Chinese growth overstated? », in Banque de réserve fédérale de New York, Liberty Street Economics (blog), 19 avril.

NAKAMURA, Emi, Jón STEINSSON & Miao LIU (2016), « Are Chinese growth and inflation too smooth? Evidence from Engel curves », in American Economic Journal: Macroeconomics, vol. 8, n° 3.

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21 février 2017 2 21 /02 /février /2017 18:13
Dans quelle mesure la croissance domestique est-elle influencée par le reste du monde ?

Dès lors qu’une économie s’ouvre à l’extérieur, son activité domestique est susceptible d’être affectée par les dynamiques à l’œuvre dans le reste du monde. Beaucoup considèrent en l’occurrence que les échanges commerciaux et les relations financières constituent les principaux canaux par lesquels les chocs se transmettent d’un pays à l’autre. En effet, si une économie tombe en récession, la contraction de l’investissement et de la consommation domestiques se traduit par une baisse des importations, ce qui déprime l’activité des partenaires à l’échange et accroît les chances que ceux-ci basculent à leur tour en récession ; réciproquement, lorsque la croissance économique s’accélère dans un pays, les importations tendent à augmenter avec la demande domestique, ce qui accroît les exportations des partenaires à l’échange et stimule par là leur activité. Les liens financiers jouent par contre un rôle plus ambigu, dans la mesure où ils peuvent aussi bien amplifier qu’amortir la transmission des chocs d’une économie à l’autre. D’un côté, si un pays bascule en récession, les banques domestiques risquent de réduire leur activité (notamment l’octroi de crédit) aussi bien à l’intérieur du pays que dans le reste du monde, si bien que la finance contribue par ce biais à transmettre les chocs d’une économie à l’autre. De l’autre, si un pays bascule en récession, les résidents pourront continuer de bénéficier de hauts rendements dans les économies en forte croissance s’ils ont la possibilité de placer leur épargne à l’étranger, auquel cas la finance contribue par ce biais à lisser les chocs sur la demande domestique.

Plusieurs études ont mis en évidence une composante commune dans les fluctuations des productions nationales, suggérant l’existence d’un véritable cycle d’affaires international, voire mondial. C’est le cas de Robin Lumsdaine et Eswar Prasad (2003), qui se sont focalisés  sur un échantillon de 17 pays développés, ou encore d’Ayhan Kose, Eswar Prasad et Marco Terrones (2003), qui ont analysé un large échantillon composé aussi bien de pays développés que de pays en développement. Beaucoup ont affirmé que les effets de débordement internationaux ont gagné en intensité ces dernières décennies, dans la mesure où les économies se sont davantage ouvertes. Par exemple, Ayhan Kose, Christopher Otrok et Charles Whiteman (2008) estiment que le facteur commun explique en moyenne une plus grande part de la production, de la consommation et de l’investissement entre 1986 et 2003, c’est-à-dire lors de la récente période de mondialisation, qu’entre 1960 et 1972, marquant l’ère de Bretton Woods. Toutes les études ne concluent toutefois pas à une plus grande synchronisation des cycles économiques. Par exemple, Eric Monnet et Damien Puy (2016) ont récemment affirmé que la période de mondialisation n’est pas associée à une plus grande synchronisation des productions au niveau mondial : le cycle d’affaires mondial a été aussi fort durant l’ère de Bretton Woods que durant ces dernières décennies. Ils estiment toutefois que l’intégration commerciale et financière affecte puissamment la façon par laquelle la production d’un pays se synchronise avec celle du reste du monde. En l’occurrence, si l’intégration commerciale tend à synchroniser les productions nationales au cycle mondial, l’intégration financière a par contre tendance à désynchroniser les productions. 

Letizia Montinari et Livio Stracca (2017) ont cherché à déterminer comment le cycle d’affaires de chaque pays tend à être affecté par les conditions macroéconomiques prévalant dans d’autres pays. Ils se penchent non pas sur le degré de synchronisations entre les cycles d’affaires, mais sur la sensibilité des variables domestiques vis-à-vis de la croissance étrangère. En utilisant les données relatives aux pays développés et en développement entre 1970 et 2014, ils testent notamment le rôle respectif du commerce, de la finance, des flux d’IDE et d’autres facteurs dans la transmission des chocs étrangers à chaque économie domestique. Leur analyse confirme que l’ouverture commerciale et l’ouverture financière amplifient la transmission des chocs. 

Montinari et Stracca ont également étudié le rôle d’un ensemble de caractéristiques  des pays comme le degré d’ouverture extérieure, le degré d’ouverture financière, le régime de taux de change et des variables budgétaires, qui peuvent aussi bien susceptibles d’amplifier qu’atténuer la transmission des chocs.  Leur analyse suggère que l’intégration commerciale, mesurée par l’ouverture commerciale et l’importance des flux commerciaux bilatéraux, favorise la transmission des cycles d’affaires. Les résultats relatifs à l’intégration financière sont plus nuancés. En effet, le degré d’ouverture financière joue certes un rôle important dans la sensibilité de chaque pays à la croissance étrangère, même en dehors des périodes de crise, mais les liens financiers bilatéraux ne jouent par contre qu’un rôle minime en tant que canal de transmission. Ils n’identifient pas de différences pour les liens financiers en temps de crise, lorsque les chocs financiers sont susceptibles d’être plus importants ; d’un autre côté, l’effet global de croissance étrangère sur la croissance domestique est plus ample durant la crise financière mondiale en raison de la nature mondiale de l’effondrement. Montinari et Stracca notent également que le régime de change ne semble pas jouer de rôle significatif dans l’amplification ou l’absorption des chocs étrangers. Par contre, ils constatent que la politique budgétaire et en particulier les stabilisateurs automatiques semblent jouer un rôle crucial. Les dépenses publiques et la dette publique semblent amortir de façon significative la transmission des chocs étrangers à l’économie domestique. Le résultat concernant l’endettement public remet en cause l’idée souvent admise qu’une moindre marge de manœuvre budgétaire empêche les stabilisateurs automatiques de jouer leur rôle, peut-être parce que la dette publique constitue en soi une mauvaise mesure de la marge de manœuvre budgétaire.

Les deux économistes ont ensuite testé si la transmission des chocs était différente selon la position de l’économie dans le cycle, dans la mesure où beaucoup pensent que la synchronisation des cycles d’affaires est plus importante durant une crise. Leur analyse confirme que la transmission transfrontalière de la croissance étrangère est plus forte en temps de crise qu’en temps normal. Ils ne constatent pas que la récente crise mondiale ait modifié le rôle des caractéristiques des pays sur la transmission.

Enfin, Montinari et Straccaont ont cherché à déterminer si les caractéristiques des pays jouaient un rôle différent selon le niveau de développement de ces derniers. Ils constatent que les effets de débordement associés à la croissance étrangère sont plus amples dans les pays en développement et cela s’explique notamment par l’importance que revêt pour eux l’ouverture commerciale. Le ratio dépenses publiques sur PIB est seulement significatif pour les pays en développement, mais il est plus ample dans les pays développés, quoique sans que cela soit statistiquement significatif.

 

Références

KOSE, M. Ayhan, Christopher OTROK & Charles H. WHITEMAN (2008), « Understanding the evolution of world business cycles », in Journal of International Economics, vol. 75.

KOSE, M. Ayhan, Eswar S. PRASAD & Marco TERRONES (2003), « How does globalization affect the synchronization of business cycles? », FMI, working paper, n° 03/27.

LUMSDAINE, Robin L., & Eswar S. PRASAD (2003), « Identifying the common component of international economic fluctuations: A new approach », in Economic Journal.

MONNET, Eric, & Damien PUY (2016), « Has globalization really increased business cycle synchronization? » (« La mondialisation a-t-elle vraiment augmenté la synchronisation des cycles économiques ? »), Banque de France, working paper, n° 592. 

MONTINARI, Letizia, & Livio STRACCA (2017), « Trade, finance or policies: what drives the cross-border spill-over of business cycles? », BCE, working paper, n° 1993.

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